Tenir, Douleur chronique et réinvention de soi – David Le Breton
- Auteur/autrice de la publication :Gwendoline
- Publication publiée :23 janvier 2025
- Post category:Endométriose
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Cette enquête sociologique approfondie de David Le Breton dresse les itinéraires de vie des douloureux chroniques.
Un tableau complet et sans complaisance de l’impact de la douleur sur la vie sociale et jusqu’à l’identité même de la personne souffrante.
Comment faire face à une vie éclatée ? Comment se redéfinir et se réinventer face à la douleur ? Entre vies brisées, quête de sens et de légitimité, traumas enfouis, chacun compose le tableau de son existence.
Un ouvrage qui remet profondément en cause la vision dualiste et mécaniste corps/esprit de notre héritage occidental.

«Elle colonise toute l’existence car elle se fait souffrance. La douleur est à la fois totalement physique et totalement psychique en ce qu’elle mobilise le corps et le sens de manière indissociable.»
David Le Breton interroge la prise en charge médicale actuelle des patient·e·s et plaide pour une approche globale de l’être dans sa souffrance. Plaçant l’individu au cœur de son parcours de santé. Car la douleur ne saurait se départir de son contexte social, de la représentation du monde et la singularité d’une histoire de vie qui l’accompagnent et lui donnent sens.
«Le corps n’est jamais isolé, ce n’est pas lui qui a mal mais la personne.»
Quand elle devient chronique, elle est elle-même la maladie à combattre. Elle amène au rétrécissement du monde et à la focalisation de l’individu sur soi, son environnement se réduit aux états de son corps. Et ce dernier, loin d’être un lieu propice à l’ouverture au monde, est désormais celui de la fermeture. La chronicisation de la douleur déchire toute l’existence. Elle est une crispation physique et symbolique sur une zone abîmée du corps, une tension inutile et inappropriée qui épuise le sujet.
La douleur aiguë démantèle provisoirement l’individu qui se reprend ensuite une fois la peine soulagée, mais pour le douloureux chronique elle dure et poursuit son travail de sape au long des heures, des jours, des mois, des années, et elle entame au fil du temps le sentiment de son identité. Si la douleur choisie donne une conscience aiguë de soi, une douleur imposée par les événements abîme le sentiment de soi.
À découvrir du même auteur : Anthropologie de la douleur et Expériences de la douleur aux éditions Métaillié.
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