Les femmes qui lisent sont dangereuses – Laure Adler & Stefan Bollmann

les femmes qui lisent sont dangereuses

Un magnifique ouvrage qui propose au travers de la peinture et la photographie un récapitulatif de l’histoire de la lecture féminine.

Et il ne manque pas de prescripteurs hygiénistes au fil des siècles pour indiquer aux femmes quoi lire et comment, bridant cet espace de liberté et de plaisir qui s’offre à elles.

« Effectivement, messieurs les connaisseurs des mouvements intérieurs de l’âme et de la psyché, lire donne aux femmes des idées ! Sacrilège. »

Les femmes échappent alors à la cellule domestique, à l’éducation sous contrôle, elles accèdent à un univers intime hors de toute autorité patriarcale et religieuse. Elles deviennent lectrices conscientes d’elles-mêmes.

Quand la lecture fait palpiter le cœur des femmes et fait frémir d’effroi ces messieurs !

« Le livre enseigne aux femmes que la vraie vie n’est pas celle qu’on leur fait vivre. La vraie vie est ailleurs : là, dans cet espace d’imaginaire entre les mots qu’elles lisent et l’effet qu’ils produisent. La lectrice fait littéralement corps avec les personnages de fiction et n’accepte plus de refermer le livre sans que rien ne change dans sa vie. Le livre devient initiation. »

« Car non seulement la femme qui lit s’acquiert un espace de liberté auquel elle est la seule à avoir accès, mais elle s’assure aussi, du même coup, un sentiment de valorisation qui ne doit rien à personne. En outre, elle se forge sa propre vision du monde, qui ne coïncide pas forcément avec celle qui lui a été transmise par ses origines et par la tradition. »

Jeune fille lisant - Franz Eybl

Tableau ci-dessus : Jeune fille lisant, Franz Eybl, 1850
Tableau en couverture : Rêves, Vottorio Matteo Corcos, 1896

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